Après les vendanges de la récolte 2005, l’automne se poursuivit avec douceur jusqu'à la fin du mois d’octobre. On a enregistré une moyenne des températures de 22°C en septembre et de 19°C pour octobre. La pluie continua de tomber au mois de septembre, pour se calmer légèrement le mois d’après, mais en novembre « rebelote ». Ce mois de novembre d’ailleurs, avec un peu de recul, annonça un hiver 2005-2006 particulièrement froid, très froid et long, avec 10 journées très fraîches à son actif.
En effet, l’hiver fut très froid et très long. Pour ce qui est des températures, la moyenne de janvier à avril est de 5°C ! De janvier à mars, de 3 petits degrés ! On a recensé plus de 40 jours de grand froid ! Le record de froid fut de -12°C…Sans incidence heureusement sur la vigne. Mais celle-ci, à cause de ce froid qui s’éternisa jusqu’en avril (4.3° de température minimale moyenne), connut un départ tardif de son cycle végétatif.
Le printemps fut donc délicat pour la vigne qui dû faire face à des épisodes de gels ponctuels. La vigne prit du retard sur son cycle végétatif. Les précipitations, bien présentes, donnèrent 158mm entre avril et juin… Les sols se réapprovisionnèrent en eau, au grand bonheur des vignes qui en eurent besoin lors d'un été caniculaire brutal, qui survint en juillet. Cependant, avril connut encore 5 jours de grand froid . A ce rythme, impossible pour la vigne de sortir de sa phase d’hivernage. La floraison fut entière le 15 pour le chardonnay, le 17 pour le pinot noir et le 18 pour le pinot meunier !
L’été débuta plutôt avec violence. En effet, le début du mois de juillet fut marqué par de violents orages de grêle qui s’abattirent essentiellement sur le vignoble de la Vallée de la Marne. De nombreuses vignes furent touchées, irrécupérables pour certaines, au total 1800 ha. Sur les journées du 3 et 4 juillet, à Belval, 55mm d’eau, Baslieux, 90 mm, à Olizy de 110 à 120mm ! Mais ce n’est pas tout, car ces orages tombèrent sous des températures de 23°C en moyenne, favorisant ainsi des foyers de maladie, oïdium, mildiou et pourriture grise. Puis vinrent des températures caniculaires, arrivées aussi vite que les orages. Elles eurent pour effet d'accélérer les maturités. Les mêmes records de chaleur enregistrés en 2003 furent atteints en Champagne. Ils provoquèrent des alertes à la canicule dans la région. Enfin, cet épisode caniculaire cessa brutalement avec l’arrivée du mois d’août, qui fut le mois le plus arrosé en pluie, les moyennes étant multipliées par trois ! Hélas ! les raisins encore verts, la véraison perdura ! Les températures exceptionnellement fraîches et le ciel toujours gris, inquiétèrent les vignerons.
A la fin du mois d’août les pinot noir, déjà à mi-véraison, prirent de l'avance sur les chardonnay qui n'en étaient qu'au début ! A ce stade les maturations s’avérèrent très hétérogènes, les dates des vendanges étant éloquentes : du 7 au 25 septembre ! Heureusement au mois de septembre une période ensoleillée et sèche prit le pas sur l’horrible mois d’août, les maturités finirent progressivement, d’un cépage à l’autre et d’un secteur à l’autre. La récolte abondante permit aux vignerons d’effectuer un tri sélectif sur pied, les meilleurs raisins retenus. Les vins de Champagne ne s’en portent que mieux ; les millésimés élaborés sur cette année angoissante (encore une) sont très grands ! Un grand bravo aux vignerons champenois qui ont su mener de main de maître leurs vignes, malgré des conditions climatiques très difficiles.
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